Des activités génératrices d’emplois
Les besoins sont nombreux et les activités diverses : maraîchage, ressourceries, services à la personne, épiceries solidaires, entretien des routes communales…
Seule contrainte : ne pas faire concurrence à l’offre existante sur le territoire. Des comités locaux identifient les besoins, en lien avec les acteurs de terrain (élus, associations, entreprises…) et veillent au respect de cette exigence de non concurrence. Les activités sont proposées par des « entreprises à but d’emploi » (EBE), sans but lucratif, qui sont financées en partie par l’Etat. Le pari est simple : plutôt que dépenser l’argent de la collectivité en aides et indemnisation des chômeurs de longue durée, le dispositif l’utilise pour les employer et répondre à des besoins de proximité.
Les salariés ne sont pas recrutés
Ce dispositif inverse la logique de l’emploi. Aucun diplôme ni expérience professionnelle ne sont exigés. Les salariés ne sont pas recrutés. Ils sont embauchés en CDI par les EBE selon leur ordre d’inscription sur la liste des candidats. Seules deux conditions sont exigées : être sans emploi depuis plus d’un an et habiter sur le territoire depuis au moins 6 mois. Pour l’heure, seuls 10 territoires en France, principalement dans les zones rurales, ont été désignés pour tester le dispositif. Il devrait s’étendre à d’autres lieux, principalement ruraux, en 2021. « La démarche repose à 100 % sur le volontariat, explique Nicolas, chargé de la communication de 13 Avenir, EBE implantée dans le 13ème arrondissement de Paris. Pôle emploi ne peut pas vous dire que vous avez refusé un emploi si vous n’avez pas voulu intégrer le dispositif qui vous a été proposé ».
Chacun construit son emploi
S’ils sont d’accord pour tenter l’aventure, les salariés choisissent la durée de leur temps de travail, de quelques heures à 35 heures par semaine, rémunérées sur la base d’un smic. Après une carrière faite de CDD, Nicolas a choisi d’être salarié à plein temps. L’emploi exercé ? Ca dépend de chacun. « Dans un premier temps, il faut oublier votre CV, explique-t-il. Car une passion, un hobby, c’est une compétence. Au départ, chacun est polyvalent. Après, il y a un travail d’ajustement ». Bruno est arrivé là dès le début de l’aventure. Il a ainsi touché à tous les pôles d’activité au gré de leur mise en place avant de chevaucher son tricycle électrique pour assurer toutes sortes de livraisons, dont les denrées alimentaires invendues préalablement collectées auprès d’entreprises (témoignage de Bruno). Tama (témoignage de Tama) et Laurent (témoignage de Laurent) ont fini par rejoindre l’atelier de menuiserie, où ils exercent enfin le métier de leurs premières amours. A partir de bois recyclés, ils créent du mobilier, vendu à des entreprises. Pour leur plus grande fierté, la nouvelle cafétéria solidaire, installée dans l’immeuble « Le refuge » de l’Armée du Salut, est équipée des « mange-debout » et plateaux sortis tout droit de leur atelier.