Seule condition : avoir le droit d’asile
« Tous les quatre mois, nous formons une dizaine de personnes aux métiers de la cuisine pendant seize semaines. À ce jour, nous avons accompagné une quarantaine de personnes », se félicite Louis. Ces femmes et ces hommes, âgés entre 20 et 50 ans, sont originaires en majorité d’Afrique sub-saharienne et d’Asie, mais aussi d’Amérique du Sud. Pour prétendre à cette formation, inutile d’être un cuisinier averti. Et la plupart des candidats ne sont pas cuisiniers. Mais ils manifestent un intérêt sincère pour la cuisine et comprennent qu’il existe des opportunités de trouver un emploi dans ce secteur. Parmi eux, on trouve des bergers, des architectes d’intérieur, des commerçants… Ils sont orientés vers l’École des Cuistots Migrateurs par les services sociaux, les conseillers Pole emploi ou les structures comme France terre d’asile ou Action emploi réfugiés .
Gratuite, cette formation conçue par l’École des Cuistots Migrateurs est financée par Pôle emploi ou le mécénat d’entreprise. Elle est destinée aux réfugiés qui ont fui leur pays car leur vie était menacée pour tout type de raisons (guerre, opposant politique, orientation sexuelle…), qui ont obtenu le droit d’asile en France et disposent d’un permis de séjour et de travail.
Une formation qui débouche sur un emploi
La formation est dédiée à l’apprentissage des métiers de bouche, bien sûr, mais aussi à l’apprentissage du Français (avec un accent mis sur le vocabulaire de restauration). Un accompagnement à la construction d’un projet professionnel est également mis en place « pour qu’ils puissent grandir dans ce secteur. Le but, ce n’est pas de former des plongeurs », précise le co-fondateur de l’association.
Après cette formation de quatre mois – qui comprend un stage de trois semaines en entreprise –, un Certificat de Qualification Professionnelle « Commis de Cuisine » en poche (équivalent d’un CAP), les personnes formées sont reconnues par la profession et peuvent ainsi être embauchées comme commis avant de gravir les échelons dans le métier. Hamaira Gul, jeune Afghane de 27 ans arrivée en France en 2013, a suivi la formation en novembre dernier. « Grâce à cette formation, j’ai appris la cuisine française. Maintenant je sais préparer un pot-au-feu, une salade de carottes ou une tarte aux pommes, mes plats préférés ! Après le stage, j’ai trouvé un travail de commis dans le restaurant solidaire La Table du Récho, à Paris, dans le 16ème. Là-bas, je prépare des recettes traditionnelles françaises mais aussi des plats afghans comme le kabuli palao, à base de riz, de viande, de carottes et de raisins. J’aimerais un jour monter un restaurant solidaire pour les femmes afghanes dans la capitale. » L’École affiche un taux d’emploi de 90 %, dans la restauration traditionnelle ou collective, dans les 3 mois qui suivent la fin de la formation. « Des résultats très encourageants », se félicite Louis. Nous aussi !