Des jardins de Cocagne partout en France
Le Réseau Cocagne est en première ligne dans l’insertion par le maraîchage. Cette association compte 102 jardins d’insertion, plus que le nombre de départements en France, il en existe peut-être un près de chez vous (voir lien utile) ! En 2018, le réseau Cocagne a livré plus de 1 400 points de dépôts de paniers de légumes bios. Cette année-là, 4 820 salariés en insertion y ont travaillé, et le réseau a dépassé le million de paniers livrés depuis sa création en 1991.
Vous pouvez même ensuite devenir encadrant dans ce secteur. Le Réseau Cocagne et le CFPPA-UFA (Centre de Formation Pour la Promotion Agricole) de Brie-Comte-Robert en Seine-et-Marne, ont créé en 2013 une formation à double compétence en maraîchage biologique et insertion professionnelle. En 12 mois (560 heures de cours et 861 heures de stage, dans un jardin de Cocagne par exemple), vous obtenez le Certificat de Spécialisation « Conduite en maraîchage biologique et commercialisation ». Pour postuler, il faut être majeur et être titulaire d’un diplôme de niveau “bac” en agriculture ou d’une expérience significative, telle un contrat d’insertion dans un jardin de Cocagne.
D’autres jardins d’insertion
Il existe d’autres structures dans toute la France. Dans le Berry (région Centre), le jardin d’insertion géré par l’association Isa Groupe propose des contrats d’insertion pour apprendre et contribuer à la production maraîchère, vendue ensuite à Aubigny-sur-Nère en paniers ou au détail ainsi qu’à la grande distribution et à la restauration collective. « Depuis 6 ans, nous avons intégré à cette activité d’insertion un projet de sauvegarde et de valorisation du patrimoine légumier, précise Renaud Chenon, directeur de ISA Groupe. Les personnes en contrat d’insertion ont retrouvé des graines de légumes disparus et fait un travail de sélection avec l’Institut National de Recherche Agronomique (INRA). Ces travaux ont donné naissance à la sucrine du Berry (une courge), au haricot barangeonnier et au chou-navet d’Aubigny-sur-Nère ». Ces légumes font désormais partie de leurs paniers. Les personnes en insertion ont aussi créé des recettes à partir de ces légumes et vendent les produits transformés qu’elles ont élaborés, notamment des macarons, des pâtes, de la bière. « Cette activité contribue à une vraie valorisation des salariés en insertion, qui ont le sentiment de participer à un projet de territoire et de retrouver une place dans la société », conclut Renaud Chenon.
A Gerzat, près de Clermont-Ferrand, chez Biau Jardin, les personnes en insertion sont formées au conditionnement des paniers, à la vente ou la logistique, grâce à la boutique de produits fermiers bio. Selon les profils, on peut aussi apprendre des tâches administratives. Ainsi, les salariés en parcours d’insertion acquièrent ou révèlent des compétences, transférables à d’autres domaines d’activités. Les résultats sont là : 68 % des personnes retrouvent un emploi, intègrent une formation qualifiante ou créent une entreprise. L’équipe permanente et des accompagnateurs bénévoles y apportent un plus en aidant à lever les freins à l’emploi. Cela passe par une reprise de confiance en soi grâce à ces “parrains” et “marraines”.
Les entreprises solidaires privilégient le bio
Ces entreprises solidaires travaillent généralement en agriculture biologique. Et sont souvent dans une démarche de consommation locale. Elles proposent de la cueillette directe, des paniers ou ont des partenariats avec les restaurants et cantines du coin. Les prix peuvent être plus élevés puisque les rendements sont parfois plus faibles en agriculture biologique. Mais comme il n’y a pas d’intermédiaire pour la distribution, ça peut aussi être moins cher. En tous cas si vous y travaillez, une partie de la production peut vous être réservée !